29 novembre 2010

Sans Mao



Depuis que Mao était parti, Papatte n'avait plus goût à rien. Ses croquettes n'avaient plus de saveur, le lait ressemblait à de l'eau et les bouchons attachés à une ficelle l'ennuyaient à mourir.
Il faut dire que Papatte et Mao avaient grandi ensemble, l'un trottinant dans la maison, l'autre bullant dans son bocal. Mao ne parlait pas, bien sûr, mais il savait se faire comprendre et Papatte passait de longues heures à le regarder, le nez collé à la vitre. Une fois il avait même essayé de le caresser en plongeant sa patte dans l'eau. Mais on l'avait grondé et laissé dehors une journée entière, en plein hiver. Malgré tout, c'était un bon souvenir. C'était un souvenir de Mao.
Alors Papatte passa ses journées sans bouger à l'endroit où se trouvait le bocal. Et puis un jour, on y posa une cage. A l'intérieur se trouvaient deux souris. Papatte les regarda un moment tourner dans leur roue. Enfin, dans un soupir, il décida qu'il était temps d'être ami avec de vrais chats.

(Illustration Florian Le Priol)

3 commentaires:

Sardine a dit…

Ahahah! T'es trop forte! Tu as vraiment écrit les pensées qui vont pile-poil avec la tête de ce chat!!!
J'adoooore!

cieloysol a dit…

j'adore la tête de Papatte ! j'adore ton optimisme... et je ne demande qu'à y croire à ces bonnes résolutions de chat !
donc je t'invite chez moi pour essayer de convaincre ma boule de poils chasseuse, qui court après tous les chats mettant une patte dans le jardin, et ramène morts ou vifs moult victimes à plumes et à poil ;-))))

catherine L a dit…

Emouvant ce papatte.