24 novembre 2010

Triste sire



Maximum regardait ses soldats gesticuler et pousser des cris de victoire, suite à l'invasion de Ferocia, ville réputée imprenable.
Ce qui aurait dû le réjouir le rendait maussade. "Quelle bande d'abrutis" pensait-il, seul, dans la salle du trône. Enfant, Maximum, avait appris à lire, et à écrire, il avait lu des livres d'art et d'histoire. Il avait même eu un professeur de chant. Mais depuis qu'il était adulte et que le roi, son père, était mort, on n'attendait de lui qu'une seule chose : qu'il soit un terrible guerrier. Envolé le chant, disparus les livres d'art, Maximum passait ses journées à donner des ordres, à manier l'épée, et à planifier les futures batailles.
Alors, bien souvent, Maximum soupirait en pensant qu'il aurait préféré ne rien apprendre, ne rien savoir des livres et de la musique. Qu'il aurait préféré rester stupide comme ses soldats. Et ne jamais avoir connu la beauté.

(Illustration Pierre-Yves Cezard)

3 commentaires:

Sardine a dit…

ça valait le coup d'attendre!
Elle est superbe aussi, celle-là...

Élice a dit…

Je suis d'accord !
Et suis vraiment fan du trait de Pierre-Yves ! Ton texte illustre encore une fois merveilleusement bien cette image ^^ ...

Julie a dit…

Elle est jolie, cette histoire... Elle donne à réfléchir, et j'aime ça.